Mont-Saint-Michel : le combat d'un berger condamné à déménager

TF1 | Reportage Guillaume Thorel, Marie Lemesle
Publié le 6 octobre 2022 à 17h25, mis à jour le 6 octobre 2022 à 17h34

Source : JT 13h Semaine

Après une décision de justice, un éleveur doit détruire sa bergerie au Mont-Saint-Michel.
La maire du village le soutient au nom du patrimoine local.

Élever des moutons dans la baie du Mont-Saint-Michel (Manche), c'est le quotidien de François Cerbonney. Mais l'éleveur est désabusé. Il a un an pour déconstruire son bâtiment et partir. "On se bat pour que notre élevage, nos traditions perdurent ici. Je voudrais que le bon sens s'en sorte dans cette affaire et qu'on maintienne cette bergerie qui ne dérange personne plutôt que de la déconstruire pour la reconstruire ailleurs", explique-t-il dans le reportage de TF1 en tête d'article.

La bergerie ne se voit ni de la route ni de la baie. Elle est jugée de taille industrielle sur un terrain protégé par la loi littoral. C'est ce que défend une association qui a fait annuler en justice le permis de construire de l'éleveur. Contactée, l'association n'a pas donné suite aux sollicitations de TF1.

François, dont la bergerie est devenue illégale, s'est vu proposer un autre terrain privé à quelques centaines de mètres d'ici, qu'il ne juge pas en adéquation avec son élevage AOP. "Ce terrain-là est vraiment petit, il y a juste l'emplacement pour mettre une bergerie. Il est assez éloigné de l'herbus donc on ne peut pas faire de mise à l'herbe de bonheur parce qu'il n'y a aucun terrain attenant pour sortir les agneaux. C'est pourtant ce que l'on doit faire en appellation bio : dès qu'ils ont six semaines, les agneaux doivent aller dehors tous les jours", explique-t-il. 

"C'est l'identité du territoire"

La maire du village rappelle que des bergeries sont présentes depuis le Moyen Âge sur sa commune. Aujourd'hui, elle ne comprend pas l'acharnement contre cet éleveur. "Pour que ces agneaux aient de bonnes conditions, il faut qu'ils soient aux abords des prés-salés. Les moutons prés-salés font vraiment partie de ce patrimoine, de l'identité du territoire, et donc du patrimoine immatériel de l'Unesco", estime Catherine Brunaud-Rhyn (sans étiquette).

Dans la commune, le conflit qui dure depuis 18 ans fait parler. Le soutien est unanime. Lassé, François se dit prêt à déménager à condition de trouver un grand terrain disponible pour sa bergerie.


TF1 | Reportage Guillaume Thorel, Marie Lemesle

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